Paroles de Coureurs : Les Témoignages Inspirants d’Ambérieu Marathon
Plongez dans l’univers captivant de la course à pied avec Ambérieu Marathon. Découvrez les récits authentiques et inspirants de nos membres passionnés, partageant leurs expériences, leurs défis et leurs réussites au sein de notre club. Des anecdotes motivantes qui témoignent de l’esprit d’équipe, de la détermination et de la joie de courir ensemble. Explorez cette galerie de témoignages et laissez-vous emporter par la passion qui anime chaque coureur d’Ambérieu Marathon. Que vous soyez un débutant cherchant à vous lancer dans la course ou un coureur chevronné en quête de nouvelles motivations, ces histoires sauront vous inspirer et vous encourager à rejoindre notre communauté dynamique.
Saint So course - 22 septembre 2024
Témoignage Marc
Après un été actif, j’ai repris un cycle d’entraînement pour préparer les courses de cet automne. La première est le trail de Saint-Sorlin avec ses 42 km et 2200m de D+. Je me fais une joie de courir cette course; elle est sur les chemins de mes sorties longues et je connais le parcours par cœur.
C’est en pleine forme et gonflé à bloc que j’arrive un peu en avance au départ. Il y a plusieurs coureurs d’Ambérieu marathon qui sont venus en voisins. L’ambiance est plutôt agréable et le temps est clément. Ça me permet de papoter et d’être bien décontracté.
C’est parti comme à mon habitude je pars devant et cette fois j’ai décidé de partir vite. Je suis dans un bon groupe pour les premiers kilomètres qui sont sur le plat. Au loin j’aperçois furtivement Antonin et Adrien qui sont aux premières places un peu devant moi, l’autre Marc a pris son rythme j’ai une bonne cadence et je sens que les jambes sont là. Vers le kilomètre 8 Mickael me double et Damien me suit. C’est sympa de faire une course avec les connaissances. On attaque la première grande montée qui se passe avec plusieurs parties de faux-plat montant entrecoupés de petites descentes. Je jette un petit coup d’œil aux magnifiques vasques du ruisseau que nous suivons pendant quelques mètres.
La pluie fait son apparition, bon ça va, c’est une pluie fine et nous n’avons pas de boue. Arrive le calvaire de porte sommet de la première difficulté à 1040 M. J’ai toujours de l’énergie et ma cadence est bonne. Le parcours est bien tracé avec beaucoup de bénévoles pour nous encourager. Je suis à la lettre mon planning de ravitaillement. C’est avec de la fraîcheur que j’arrive au bout de 3h15 de course au pied de la montée de Conan jusqu’au Crêt de pont, soit 650 m de D+ en 3 km. C’est la grande difficulté du parcours. Sur la fin j’explose. J’ai un peu trop poussé, je fais les chemins vallonnés du haut tranquillement, il me faut 15 minutes pour récupérer des efforts fournis.
Puis j’attaque la descente. Je suis tout seul, personne devant, j’ai juste à me concentrer sur ma foulée les pierres glissantes et ma posture. J’attaque la dernière montée jusqu’à la croix de Souclin qui est bien casse-pâte à ce moment de la course. Allez Marco, maintenant gaz jusqu’à l’arrivée, je finis en 5h35 avec la satisfaction d’avoir fait une course pleine au maximum de mes capacités du moment. Ça me positionne premier M5-M6 et 36ᵉ au scratch. Puis quel bonheur de voir tous ces sourires sur les visages des copains et copines dans l’air d’arrivée. Comme la pluie a cessé, ça donne l’occasion de partager une bonne bière et à chacun de résumer sa course
Trail des Carbonis - 3 mars 2024
Témoignage Marc
C’est avec des conditions hivernales prévues par la météo, que je me suis rendu ce matin à Chasselay dans les monts d’or pour le trail des carbonis de 41 km pour environ 2000 m de D+.
La météo n’a pas menti et c’est sous une pluie battante et glaciale que les 297 courageux prennent le départ alors que les inscriptions étaient complètes avec 380 coureurs. Comme à mon habitude, je pars dans mon rythme qui n’est pas trop rapide vu le temps, je ne me suis pas trop échauffé et comme tous les autres coureurs, nous arrivons au dernier moment sous l’arche de départ. Je suis vite dans l’ambiance après 2 km de goudron, j’attaque les premiers chemins, ils sont larges et malgré le peloton, il n’y a pas de bouchon pour attaquer la première grande montée qui se prend en courant dans ma vague. C’est avec une pluie battante que nous montons vers le premier sommet d’environ 500 m. La pluie se transforme en gros flocon, je dois ranger mes lunettes pleine de buée et d’eau pour voir devant moi…
Pour le moment j’affronte ces conditions sereinement, j’ai mes trois couches, des gants avec sur gants et chaussures Gore-Tex, je suis au sec. S’ensuis une descente, nous retrouvons la pluie, les chemins sont de plus en plus boueux et se transforment en ruisseau. J’en suis seulement au 6ᵉ kilomètre, puis nous montons sur le plus haut sommet de la course, il n’est pas bien haut, mais il neige maintenant vraiment beaucoup et le sol commence à être tout blanc.
Rebelote descente et pluie intense. Je suis au kilomètre 15 et ça y est la pluie a traversé toutes mes affaires et je suis trempé pour attaquer la 3ᵉ difficulté du parcours. Les chemins se sont transformés en torrent de boue qui coulent harmonieusement, j’admire les arabesques qui se dessinent pour ne pas penser au froid. Le moral est toujours bon, mais en arrivant sur le plateau, la neige tombe toujours accompagnée de grandes rafales de vent et maintenant, c’est 5 cm de neige gorgée d’eau que l’on trouve sur le sol.
Je prends un sacré coup de froid et je suis qu’au kilomètres 18 je décide d’augmenter l’allure pour me réchauffer quitte à exploser plus tard. ça marche mon corps se réchauffe petit à petit au milieu de cette tempête et une énergie insoupçonnée m’envahit pendant quelques kilomètres qui me permettront de passer ce plateau glacial. On a vraiment un paysage hivernal, c’est tout blanc avec le brouillard et je croise même un chasse-neige dans la traversée d’un village. Redescente sous la pluie, le froid me reprend. Je ne sens plus mes pieds, c’est vraiment une sensation bizarre de courir comme ça. J’arrive à courir, mais je ne commande plus la cadence de ma foulée. J’ai de plus en plus froid, surtout prendre des gels pour tenir. Tout mon corps commence à se contracter et ma respiration n’est pas relâché, mais il faut continuer. Il n’y a pas de choix, je suis en pleine nature. Je me rassure en voyant une voiture de pompier sur le croisement d’une petite route. Plusieurs coureurs sont arrêtés avec des couvertures de survie et pris en charge. J’arrive au ravito du kilomètre 31. Un bénévole se charge de me donner mon dernier gel et remplir une flasque d’eau. Je n’arrive plus à rien tellement que je tremble vite il faut repartir pendant que c’est encore possible. Je me mets en mode robot. Je ne sens toujours plus mes pieds et maintenant les muscles de mes jambes, mais je cours encore, c’est une sensation que je n’avais jamais explorée. Ça avance, il ne reste plus que quelques kilomètres. Le mental est là et paradoxalement, je n’ai pas de douleur, puis je passe la ligne d’arrivée pour m’engouffrer dans le gymnase.
Je finis 122ᵉ et deuxième M5 en 5 H 02. Prix de tremblement, je mets pratiquement une heure pour me réchauffer. Je regarde autour de moi et beaucoup sont dans le même état mais c’est surprenant, tout le monde a le sourire. De l’avis de nombreux trailers chevronnés, c’est l’une des plus dure course de leur vie.
Cette course restera longtemps dans ma mémoire et ça a été pour moi un excellent entraînement pour le mental. 🥶😉